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Conceptos clave | Éthique

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Éthique | Martin Préaud - 19 de abril de 2011

Les questionnements éthiques en recherche ont longtemps été cantonnées aux réflexions philosophiques ou au seul domaine de la recherche biomédicale. Aujourd’hui cependant, les problématiques éthiques se retrouvent dans l’ensemble des sciences et des activités humaines, et sont formalisées sous la forme de codes de conduite, de protocoles ou sont l’objet de codification juridique. Avec le développement du régime et des institutions des droits de l’homme, chaque discipline ou secteur d’activité se confronte à la question de savoir comment agir au mieux.

Ethique & Anthropologie

Un souci éthique de perfectionnement social a sans doute été au cœur du développement de la discipline anthropologique, en Europe comme dans le monde Anglo-Saxon. Mais c’est la dimension pratique, celle du terrain d’enquête où se rend le chercheur, qui a été la source la plus importante de la formalisation des questionnements et recommandations éthiques par des instances disciplinaires.

La « Déclaration des Problèmes d’Ethique dans la Recherche Anthropologique » publié par le Conseil Exécutif de l’American Anthropological Association en 1967 est sans doute le premier document établissant les principes éthiques de la recherche anthropologique. En pleine guerre du Viêt-Nam, et dans le cadre plus général de la Guerre Froide, il s’agissait pour les anthropologues, de se prémunir des tentatives d’instrumentalisation de leurs travaux par leurs gouvernements et armées. Depuis lors, l’AAA a régulièrement publié et mis à jour ses Codes pour l’Ethique en Anthropologie.

Ethique de la Recherche autochtone

Le développement d’une exigence éthique dans la recherche menée avec les autochtones obéit, elle, à une trajectoire différente. Il ne s’agit pas au départ d’un questionnement réflexif de la part de praticiens confrontés à des dilemmes. C’est le résultat d’une mobilisation pour la reconnaissance de l’humanité pleine et entière de la part de ceux qui furent longtemps seulement considérés comme des objets de recherche. A la demande politique de partenariat que les deux décennies relatives aux peuples autochtones ( 1995-2004; 2005-2014) et l’UNDRIP incarnent correspond l’exigence éthique de collaboration.

Aux Etats-Unis, la critique de l’anthropologie par l’auteur Lakota Vine Deloria Jr témoigne de ce changement. Le livre de Linda Tuhiwai Smith, Decolonizing Methodologies (1999) développe une critique radicale contre une recherche exercée sur plutôt qu’avec les autochtones, en dépit de leurs savoirs plutôt que dans un dialogue, et propose une méthodologie fondée sur les socialités autochtones elles-mêmes.

L’enjeu, qui demeure, consiste en la reconnaissance des systèmes de savoirs autochtones, la protection de leur propriété intellectuelle et culturelle, le respect des droits des autochtones, leur participation effective à toutes les étapes de la recherche et la valorisation de leurs apports.

Au Canada et en Australie, les Premières Nations, Aborigènes et Insulaires du Détroit de Torres, en lien avec les principales institutions de recherche développent, formellement depuis les années 1980, des codes de conduite et des protocoles de recherche qui élaborent les principes pratiques d’une éthique de la collaboration et du respect mutuel.

Les Directives de l’Institut des Etudes Aborigènes et des Insulaires du Détroit de Torres (actuellement en cours de refonte), et le Protocole de recherche des Premières Nations du Québec et du Labrador, sont deux exemples parmi les plus aboutis et usités pour le développement d’une recherche anthropologique éthique en collaboration avec les autochtones.

Grands principes d’une recherche éthique avec les autochtones

Dans le cadre de SOGIP, les chercheurs élaborent leur projet de recherche en fonction des réalités de leur terrain, en poursuivant les objectifs éthiques inscrits dans les grands principes suivants :

  • FPIC : Consentement libre, préalable et informé. Inscrit dans la Déclaration des Nations Unies comme principe fondamental d’interaction avec les autochtones, il s’applique également à tous les domaines de recherche. En pratique il signifie que les objets, les méthodes et le résultats de la recherche doivent être négociés pendant toute la durée d’un projet. Il implique également que la partage des risques et bénéfices soit intégré au projet de recherche et négocié entre partenaires. Des formulaires de consentement peuvent être utilisés afin de démontrer ou renforcer le principe de FPIC.
  • PCAP (Canada) : Propriété, Contrôle, Accès, Possession, critères élaborés par les Premières Nations du Canada : Propriété collective de l’information ; Contrôle de la recherche et de l’information par les Premières Nations ; Accès aux données et à leur gestion ; Possession physique des données.
  • ICIP : Propriété Intellectuelle et Culturelle Autochtone, manifestée en particulier savoirs écologiques traditionnels et systèmes de savoirs autochtones, dans toutes leurs expressions. L’ICIP ne correspond pas exactement aux régimes de protection de la Propriété Intellectuelle nationaux et internationaux, même si l’OMPI travaille actuellement en ce sens à travers différents groupes de travail. D’importantes conventions internationales, telles que la Convention sur la Biodiversité de l’UNESCO (CDB) ou la Convention pour la Sauvegarde du Patrimoine Immatériel intègrent des provisions visant à protéger de tels systèmes de savoirs autochtones. Toute recherche menée en partenariat avec des autochtones implique de reconnaître l’apport intellectuel, conceptuel et représentationnel spécifique qu’ils y apportent et, le cas échéant de le rétribuer ou valoriser.

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